Ce livre élaboré avec des spécialistes du Muséum national d’Histoire naturelle est illustré de grands dessins. Il aborde la biodiversité à travers des exemples précis, chacun permettant d’expliquer une facette de la biodiversité. Il s’adresse à tout public.
Ce livre est le prolongement d’une exposition itinérante « Biodiversités » conçue par le Muséum national d’Histoire naturelle, dont le commissariat scientifique était assuré par Guillaume Lecointre. Écrit par Hélène Rajcak et Damien Laverdunt, auteurs et dessinateurs d’ouvrages jeunesse et notamment d’albums documentaires scientifiques, ce livre a bénéficié des conseils de 18 chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle, chacun dans sa spécialité. Il est préfacé par Guillaume Lecointre, connu des enseignants de SVT pour ses nombreuses contributions à la compréhension et à l’enseignement de la phylogénie du vivant et de l’évolution biologique.
À la rencontre du vivant s’organise en « étapes », des lieux géographiquement bien identifiés, tous en France : étape 3, les sous-bois de la forêt de Paimpont (Bretagne), étape 6, la forêt guyanaise, étape 7, un trottoir de Paris, étape 8, le delta fossile d’Angeac-Charente, étape 14, une plage de Concarneau. Chaque lieu est illustré par deux ou trois doubles pages. Chacune est dominée par un ou plusieurs dessins sur lesquels de petits commentaires viennent s’insérer, traitant d’un sujet en une cinquantaine de mots. Chaque double page est thématique et s’intéresse à une espèce (l’isard, la coccinelle arlequin, le maïs hybride W240) ou un ensemble d’espèce (les mustélidés, les oiseaux migrateurs, les champignons à chapeau, les papillons de jour) et fournit de petites informations sur les espèces et les milieux rencontrés illustrant un aspect de la biodiversité (les interactions, la variabilité des chants d’oiseaux ou des régimes alimentaires, l’importance culturelle de la biodiversité, les méthodes d’étude de la biodiversité, les espèces domestiquées, etc.).
L’approche de ce livre est ouvertement naturaliste : tout commence par des observations de terrain, plus ou moins accessibles à tout un chacun : des plantes sauvages des rues de Paris au coffre polygone des récifs de Guadeloupe. Ces observations sont prétexte à illustrer des dizaines de notions différentes. Certains commentaires donnent des définitions s’appuyant sur un exemple (la symbiose, une espèce exotique envahissante, l’étagement de la végétation, l’anatomie comparée), d’autres illustrent des idées essentielles (l’importance du plancton dans la régulation climatique, le rôle essentiel des lombrics dans la fertilité, la diversité des interactions dans un écosystème, la bio-inspiration) ou des menaces sur la biodiversité (les microplastiques, les effets délétères des monocultures et du labour, les pollutions). Enfin, le livre propose des prolongements concrets en évoquant les programmes de sciences participatives, notamment ceux hébergés par le Muséum (dispositif Vigie-Nature).
Même s’il ne s’agit pas d’un cours, on a sur chaque double page un encadré plus conceptuel qui fournit des éléments d’importance pour comprendre comment la biodiversité est pensée aujourd’hui : les cinq grandes crises de la biodiversité, les services de la biodiversité, les millions d’espèces encore à découvrir, l’artificialisation des milieux, etc. On peut seulement regretter que les deux plus importantes menaces (la destruction et dégradation des habitats, ainsi que la surexploitation) ne soient que rapidement évoquées alors que les trois autres (pollutions, espèces exotiques envahissantes et changement climatique) sont traitées de façon récurrente.
Ce livre présente l’immense avantage de ne pas être linéaire, on le picore ou on le lit d’affilée, on y passe une minute ou une heure, tout est possible. Chaque petit texte est autonome et riche d’information tout en restant accessible. Que l’on soit enfant ou adulte, néophyte ou spécialiste, chacun apprendra quelque chose de ce livre que l’on peut mettre dans toutes les mains.