Cette brève présente les caractéristiques de l'animal considéré comme le plus dangereux et précise les spécificités moléculaires de son venin.
Le scorpion jaune à queue large correspond à l’espèce Androctonus australis. Cet arthropode chélicérate de la classe des Arachnides (comme tous les scorpions) et de la famille des Buthidés a une aire de répartition assez large puisqu’on le trouve en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Du fait de cette aire très étendue, on peut identifier plusieurs sous-espèces.
Sa taille peut atteindre 10 à 12 cm, il peut vivre 5 ans environ et l’une de ses particularités est d’avoir un venin très toxique, pouvant provoquer des dégâts irréversibles, et pouvant même être mortel. Or les espèces mortelles de scorpions sont minoritaires : sur 1500 espèces connues, seule une vingtaine sont actuellement considérées comme mortelles, et la famille la plus dangereuse est précisément celle des Buthidés. De fait, étant une espèce vivant souvent près des habitations humaines, venant même parfois loger dans des lézardes de mur par exemple, Androctonus australis est responsable d’un nombre important d’accidents et de décès.
Leur dangerosité est due à la présente de neurotoxines dans leur venin. Les toxines de venin de scorpions sont un monde en soit (on estime qu’il en existerait près de 100 000 différentes) mais celles qui participent principalement aux effets délétères d’Androctonus australis sont des peptides d’une soixantaine d’acides aminés comportant quatre ponts disulfures. Elles agissent sur les canaux sodium des cellules excitables, perturbant leur fonctionnement (dépolarisation importante entraînant une libération également importante de neuromédiateurs).
Ce sont des toxines très efficaces, la DL50 (dose létale 50, dose provoquant statistiquement 50 % de mortalité) chez la souris étant de 0,25 mg/kg. C’est pourquoi les scorpions tels qu’Androctonus australis sont les animaux venimeux les plus dangereux, toutes espèces confondues.