Guillaume Lecointre, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle, spécialiste et grand pédagogue de l’évolution, nous livre ici un ouvrage complet, qui saura intéresser les spécialistes comme les néophytes.

Dans une première partie, l’auteur commence par présenter des éléments morpho-anatomiques permettant de caractériser l’espèce humaine, en suivant une approche temporelle de datation de l’apparition de ces caractères. Il présente alors certains organes issus d’une réutilisation de structures préexistantes ou avec de légères imperfections. Le lecteur entre ainsi, doucement et progressivement, dans le sujet, par exemple en découvrant l’explication de la forme courbe et à première vue illogique de la crosse aortique.

Dans une deuxième partie qui constitue l’essentiel de l’ouvrage, le lecteur découvre le grand nombre de structures inutiles (comme les muscles du pavillon de l’oreille, que même les Cétacés possèdent encore, alors même qu’ils n’ont plus de pavillon auditif !) ou handicapantes (par exemple au niveau de notre métabolisme), parfois présentes de manière systématique, parfois cantonnées à une partie de la population. Bien que superbement écrite et passionnante, l’ampleur de la tâche conduit à un ensemble qui tombe parfois dans le catalogue.

Enfin, une dernière partie est l’occasion pour l’auteur de revenir sur un certain nombre de concepts en anatomie comparée, en phylogénie, ainsi que sur l’évolution. En particulier, l’importance de la phylogénie des cellules et ainsi de l’histoire évolutive des cellules au sein de notre organisme est évoquée. Ce passage permet de prendre conscience que la sélection naturelle s’exerce au sein même de notre corps, par exemple dans le cas du développement des cancers. C’est ainsi l’occasion de conclure l’ouvrage par l’intérêt de ces connaissances et réflexions sur les applications médicales en cancérologie.

Comme toujours, Guillaume Lecointre est agréable à lire, et cet ouvrage fort instructif se dévore sans aucune difficulté !

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