Rencontrer Christian Sardet, directeur de recherche émérite CNRS au laboratoire de biologie du développement de Villefranche-sur-Mer, éminent spécialiste de la biologie cellulaire et grand nom de l’étude du plancton (en étant l’un des cofondateurs de l’expédition Tara Océans) est déjà un privilège. L’écouter nous présenter avec un immense enthousiasme son dernier livre ne peut que nous inviter à plonger dans son univers avec gourmandise.
« Omnis cellula e cellula » (« Toute cellule provient d’une cellule ») écrivait Rudolf Virchow, un des fondateurs de la théorie cellulaire. Avec le livre de Christian Sardet, l’importance des cellules dans le vivant est richement illustrée, que ce soit par des clichés en microscopie optique ou électronique, par des modèles moléculaires, ou par des vues d’artistes de l’intérieur des cellules, avec en particulier les dessins de l’auteur, œuvres uniques réalisées spécifiquement pour illustrer chaque chapitre.
Pour répondre à la question cruciale : qu’est-ce que la vie ? l’auteur expose à la fois l’évolution des idées en biologie depuis le XVIIe siècle et l’évolution de la vie depuis 4 milliards d’années, en discutant en particulier de l’explosion de la biodiversité à partir d’une population protocellulaire fondatrice et de la place à part, et toujours discutée, des virus.
Cet ouvrage aborde de nombreux aspects de la biologie de l’échelle moléculaire à l’échelle cellulaire, aussi bien chez les bactéries que chez les eucaryotes. Métabolisme (j’ai un faible particulier pour le métabolisme dessiné comme un plan de métro), communication, reproduction, entretien et croissance, expression et variations de l’information génétique, développement, vieillissement et mort, tout est abordé sous forme de fiches concises et précises. Un glossaire présent sur les rabats de couverture complète utilement l’ouvrage, tandis que des QRcodes renvoient vers des ressources réalisées par l’auteur ou ses collaborateurs. En particulier, le site internet Les chroniques du plancton mérite le détour.
L’holobionte que je suis a fortement apprécié la lecture de cet ouvrage original dans sa présentation, précis et rigoureux dans son texte, et qui représente ainsi la vulgarisation scientifique dans sa forme la plus noble. Je ne peux que vous inciter à tenter également cette rencontre entre arts et biologie, ce voyage dans l’infiniment petit dont chaque être vivant est constitué.