L’ouvrage, codirigé par l’agrégé de lettres modernes Nicolas Allard et le paléontologue Jean-Sébastien Steyer, s’ouvre sur le destin parallèle entre Richard Owen, le paléontologue anglais du XIXe siècle à l’origine du mot « dinosaure » et Michael Crichton, l’auteur de science-fiction de Jurassic Park. C’est donc sous la double tutelle de la science et du rêve que cet ouvrage nous guide à travers les dernières découvertes concernant les dinosaures. Une science comme la paléontologie, forcément parcellaire, laisse beaucoup de place à l’imaginaire qui s'exprime non seulement à travers les films mais aussi de nombreux livres, des bandes dessinées et quelques jeux vidéos. C’est donc une palette large que les auteurs proposent de confronter à la science, contrairement à ce que pourrait faire penser le titre. La palette scientifique est également large : la part belle est donnée à la paléontologie bien sûr, mais il est aussi question de génétique et des manipulations du vivant qu’elle permet, de mathématiques, de psychologie, d’épistémologie et d’éthique. La question de la « désextinction » des espèces, que ce soit au niveau de sa faisabilité ou de ses implications morales, est au centre de l’ouvrage.

Au début du livre, les auteurs soulignent le rôle essentiel des paléoartistes pour nourrir l’imaginaire. Ces illustrateurs ont fait avancer la science car leur travail a fait naître des vocations et à chaque fois, une nouvelle génération de scientifiques a pu s'attacher à résoudre certains mystères concernant les dinosaures. D’ailleurs, toutes les illustrations de ce livre, particulièrement réussies, sont signées par le paléoartiste Alain Bénéteau, également à l'œuvre dans La mer au temps des Dinosaures.

Ce livre s’adresse à un assez large public d’un niveau bac général, autant pour des profils littéraires qui souhaiteraient se frotter à la science que pour des profils scientifiques qui voudraient élargir leurs horizons.