Les quatre auteurs présentent des profils très complémentaires : forestier, botanistes, écologues, enseignants et illustratrice. L’implication de plusieurs d’entre eux dans des actions pédagogiques variées contribue à la qualité didactique de l’ouvrage. Sylvie Meyer est également co-autrice d’un livre de botanique de référence pour les étudiants et les enseignants : Botanique : biologie et physiologie végétales aux éditions Maloine.

Ce livre très complet sur la biodiversité des forêts tempérées rappelle par sa richesse, l’excellent La vie de la forêt de Bernard Fischesser (éditions La Martinière) tout en étant plus académique et moins pourvu en photographies. Il s’adresse à un public varié d’étudiants (candidats au Capes et à l’agrégation, élèves ingénieurs, étudiants du BTSA au master en écologie, gestion forestière et autres formations s’intéressant aux paysages), d’enseignants, de techniciens et gestionnaires forestiers.

Par les nombreux thèmes abordés et sa volonté d’exhaustivité, ce livre a le profil d’un ouvrage de référence sur la question de la biodiversité forestière. Il permettra au lecteur d’y trouver de très nombreuses illustrations (autour d’une par page en moyenne), riches, souvent originales et toujours très pédagogiques comme celle consacrée aux « espèces associées à un vieux chêne » ou celle portant sur la « dynamique forestière intégrant le rôle des grands herbivores ».

Le livre est divisé en quatre grandes parties. La première partie traite de la définition et de la description d’une forêt (sa structure en strates, son caractère mosaïque, les flux de matière et d’énergie qui la traversent, ses usages et perceptions multiples). La deuxième partie détaille la dynamique temporelle d’une mosaïque forestière en commençant par une référence aux glaciations quaternaires avant d’aborder la dynamique actuelle, récente puis future. Cette partie abrite notamment un remarquable carnet portant sur la biodiversité et qui redonne quelques définitions clefs pour quantifier et décrire la biodiversité : richesse, abondance, calcul des indices de diversité, etc. suivies de plus de trente pages de fiches espèces joliment illustrées (les pics, le grand capricorne, les fourmis des bois, etc.). La troisième partie, aborde la biodiversité proprement dite dans les forêts par sous-habitats (canopée, troncs, bois mort, clairière, etc.) avec un chapitre consacré à la résilience de l’écosystème. La quatrième partie enfin, se concentre sur la gestion forestière : plan de gestion, indicateurs de biodiversité, préconisations, etc. Un glossaire d’une dizaine de pages suivi d’une sitographie et d’une bibliographie terminent l’ouvrage.

Le contenu du livre est à la hauteur des attentes, l’approche théorique et les concepts sont utilement mêlés aux explications concrètes, aux considérations naturalistes et aux exemples de terrain. On regrettera seulement que les exemples, certes intéressants et démonstratifs, soient souvent pris dans la forêt de Fontainebleau, bien connue de l’un des auteurs. On aurait apprécié davantage de comparaison entre des massifs forestiers de régions et de communautés sylvicoles différentes.