L’ouvrage s’ouvre à juste titre sur un chapitre qui cherche à cerner les différentes définitions du terme épigénétique. Si historiquement, aux XVIIe et XVIIIᵉ siècles, le terme épigénétique avait une définition claire (la différenciation progressive des parties d’un organisme en opposition avec la théorie de la préformation), les définitions plus actuelles en relation avec les mécanismes du contrôle de l’expression des gènes sont variables d’une source à une autre. Est-ce que l’épigénétique est une véritable révolution scientifique ou juste un complément aux études de génétique classique, qui se concentraient trop sur les séquences d’ADN ? L’ouvrage présente les termes du débat et conclut que « le véritable changement scientifique induit par l’épigénétique pourrait être celui du rapprochement des disciplines », ce qui se retrouve dans le titre de l’ouvrage. Il s’agit de comprendre de manière plus globale la différenciation et la physiologie cellulaire en intégrant les facteurs externes, de manière spatiale (facteurs de l’environnement des organismes ou des cellules selon les cas), mais aussi de manière temporelle (les effets d’une génération à une autre à l’échelle des organismes ou des cellules – après une mitose par exemple – qui ne passent pas par la simple transmission d’une séquence d’ADN).

L’ouvrage présente les mécanismes moléculaires impliqués chez différents modèles expérimentaux (notamment le modèle classique de l’inactivation du chromosome X des mammifères) et aussi chez des animaux d’élevage et des plantes cultivées, ce qui peut avoir un intérêt pour les étudiants et les professionnels de l'agronomie et de la médecine vétérinaire.

Malgré ses qualités pédagogiques, l’ouvrage s’adresse à un public averti, d’un niveau master minimum. Si les chapitres ont été écrits par des personnes différentes, une bonne coordination en amont de l’écriture a permis d’éviter au maximum les redites. De petit format, cet ouvrage est riche en illustrations, de bonne qualité, même si la volonté d’être très synthétique aboutit à quelques maladresses comme la figure 2.2 qui donne l’impression qu’un nucléosome peut être divisé en une moitié activatrice et une moitié répressive de la transcription. Signalons pour finir qu’en plus de sa version papier, cet ouvrage est disponible gratuitement aux formats PDF et EPUB sur le site des éditions Quæ.

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