On observe parfois que des graines ou des plantules se développent moins bien sur un sol prélevé à proximité d’une plante de la même espèce que sur un sol prélevé à proximité d’une plante d’une espèce différente. Cela est dû au fait que le système racinaire d’une plante donnée attire des pathogènes et des parasites spécifiques, qui peuvent réduire la survie des graines et plantules. La probabilité de survie des graines et plantules augmente alors avec la distance au plant mère, mais comme la probabilité de dispersion diminue avec cette distance, il existe un éloignement pour lequel on observe un maximum de germination et de survie des plantules (« courbe de recrutement ») : c’est l’effet Janzen-Connell. Cela tend à éloigner les plants d’une même espèce au sein d’un écosystème et à favoriser la diversité spécifique.
Il se peut, à l’inverse, que l’influence des symbiotes et mutualistes du sol (comme les champignons mycorhiziens, les bactéries du genre Rhizobium, etc.) prédomine sur celle des pathogènes. Les graines et plantules se développent mieux à proximité du plant mère : c’est l’effet Janzen-Connell inversé. Celui-ci conduit à des peuplements moins diversifiés en termes d’espèces.
Il convient toutefois de noter que les effets Janzen-Connell et Janzen-Connell inversé ne suffisent pas, à eux seuls, à expliquer la répartition des espèces végétales dans un écosystème donné. Plusieurs autres facteurs peuvent entrer en jeu, qu’ils soient abiotiques (inégale répartition des ressources nécessaires à la croissance de l’espèce considérée) ou biotiques (compétition intraspécifique, allélopathie…) 1.
Source des images : Veitchia arecina, Mason McNair, CC-BY, Phylopic ; Quercus rubra, Gabriela Palomo-Munoz, CC-BY, Phylopic ;