A. Pour chaque pays, les données de la FAO permettent de déterminer si la variation de son stock de carbone entre 1990 et 2020 est significative ou non (NS). Les pays peuvent présenter des variations de stock soit positives (cas des puits de carbone, couleurs bleues), soit négatives (cas des sources de carbone, couleurs rouges). Pour chaque pays, l’utilisation du modèle CRAFT pour établir des analyses contrefactuelles permet de déterminer la cause principale de la variation du stock de carbone. En bleu, les puits de carbone résultant principalement de R : la reforestation (expansion des surfaces de forêts) ; DR : la diminution de la récolte de bois ; DF : la diminution des feux de forêts ; AC : l’accélération de la croissance. En rouge, les sources de carbone résultant principalement de D : la déforestation ; AR : l’augmentation de la récolte de bois ; AF : l’augmentation des feux de forêts ; DC : la diminution de la croissance.
B. Prenons l’exemple d’un pays puits de carbone sur la période 1990-2020 : ce pays sera représenté en bleu sur la carte. Cependant, cela ne signifie pas pour autant que le principal mécanisme à l’origine de la variation du stock soit un processus captant du CO2. Dans ce cas, ce pays sera hachuré. Par exemple, l’Espagne est un puits de carbone, principalement grâce à l’expansion des surfaces de forêt : l’Espagne est donc représentée en bleu foncé. Néanmoins, cet effet puits de carbone aurait pu être bien plus important s’il n’avait pas été contrecarré par la diminution du taux de croissance. Le pays est donc hachuré. En effet, en Espagne, le puits net de carbone sur la période 1990-2020 a été principalement induit par une augmentation des surfaces de forêts (sans laquelle les stocks de carbone dans la biomasse forestière n’auraient atteint que 95 % de leur niveau réel en 2020 – données non montrées). Cependant l’analyse contrefactuelle révèle que l’effet de la diminution du taux de croissance en Espagne est un phénomène encore plus important pour expliquer la variation du stock de carbone observée puisqu’il a contribué à atténuer la force du puits (sans la diminution du taux de croissance des forêts, les stocks de carbone dans la biomasse forestière auraient atteint 123 % de leur valeur réelle en 2020 – données non montrées).
C. Somme des puits et des sources nettes de carbone pour chaque type de trajectoires identifiées grâce à la typologie boolénne (sous-figure A). Les barres d’erreur indiquent la gamme des puits et des sources de carbone estimée par cinq analyses de sensibilité.