Dans la première génération (individus et chromosomes gris), les grands individus survivent mal dans le nouvel environnement, pauvre en nourriture, ce qui entraîne un changement de la taille moyenne dans la population. Le changement persiste en partie après reproduction, dans la seconde génération (individus et chromosomes rouges) car les différences de taille sont en partie dues à des différences génétiques. L’observation directe ne permet pas de confirmer que le changement de taille est évolutif plutôt que plastique : la réduction de taille dans la seconde génération pourrait être directement due à des problèmes de croissance liés au manque de nourriture. Du point de vue de la génétique quantitative, le changement de taille permet de mesurer la sélection. Après avoir estimé l’héritabilité de ce changement de taille (en comparant la similarité des individus à leurs parents), cette donnée peut être utilisé pour prédire l’évolution. Du point de vue de la génétique des populations, les données moléculaires montrent qu’il existe deux allèles d’un même gène qui contrôle en partie la variation en taille. Puisque la sélection supprime les individus les plus grands, les allèles orange (donnant de grands individus) ont plus de chances de ne pas être transmis, et les allèles bleus (donnant de petits individus) deviennent plus communs après la sélection. Après reproduction, la fréquence des allèles bleus augmente un peu plus, sous l’effet aléatoire de la dérive génétique. Notez que la taille des individus ne dépend pas uniquement du gène étudié (sans quoi il y aurait au plus trois tailles différentes) mais également d’autres gènes et de facteurs environnementaux.
Sélection et évolution dans une population qui subit un changement environnemental, sous différentes perspectives
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