Cette brève présente une plante toxique proche du fenouil.
La férule commune (Ferula communis), de la famille des Apiacées, est commune dans le bassin méditerranéen. Cette espèce est très toxique. La plante entière possède des propriétés anticoagulantes qui provoquent des hémorragies chez les herbivores qui la consomment.
Les tiges, qui peuvent atteindre deux mètres de haut, sont pourvues d’une moelle consumable. Cette caractéristique est probablement à l’origine du nom de la plante. En effet, à l’Antiquité, les tiges de férules servaient à transporter le feu, la moelle se consumant lentement. Or en latin, « ferre » signifie « porter » d’où le nom de férule.
Zeus, le dieu suprême, a retiré le feu aux hommes après avoir été abusé par Prométhée (le clairvoyant, celui qui connaît les choses avant qu’elles arrivent) qui avait été appelé comme arbitre dans une querelle entre hommes (concernant la nature des morceaux d’un bœuf à donner en offrande aux dieux).
Suite à cela, Prométhée vole le feu divin à l’insu de Zeus pour le donner aux hommes. Pour ce faire, il demande à Athéna (déesse de la guerre et de la sagesse, gardienne de la cité) de le faire entrer dans l’Olympe, allume une torche au char de feu du Soleil, détache une braise de la torche, met cette braise dans une tige de férule, et sort le feu ainsi caché de l’Olympe pour le donner aux hommes.
Il sera condamné pour cela à avoir chaque jour le foie dévoré par un aigle (ou un vautour selon les sources), son foie se régénérant chaque nuit.
Signalons que cette référence laisse à penser que les Grecs devaient probablement avoir découvert que le foie est l’un des rares organes à pouvoir se régénérer chez l’homme.
Ces tiges, une fois sèches, sont légères et résistantes. Elles ont été utilisées pour faire des bâtons de marche, des bâtons pour faire la classe à l’Antiquité (pour tracer des marques sur le sol, ancêtre du tableau noir) peut-être aussi à punir les élèves, d’où, selon certaines sources, une autre origine possible pour le mot férule qui proviendrait du latin « ferire » (frapper)…
La férule est plus robuste que le fenouil et n'a pas d'odeur d'anis.