Sandrine Humbert est directrice de recherche à l’Inserm. Elle dirige l'équipe Progéniteurs neuraux et pathologies cérébrales au Grenoble-Institut des neurosciences. Ingénieure de formation, elle a travaillé pendant sa thèse sur les facteurs de transcription (JM Egly, IGBMC, Strasbourg). Elle a ensuite effectué deux séjours post-doctoraux (LH Tsai, Harvard Medical School, Boston et F Saudou, Institut Curie, Orsay) durant lesquels elle s'est intéressée au développement du cerveau et aux processus neurodégénératifs. Depuis 2009, son équipe combine des approches cellulaires et l'analyse de modèles murins pour comprendre les fonctions physiologiques de la huntingtine et ses dysfonctions lorsqu’elle est mutée dans la maladie de Huntington.
Au cours des dix dernières années, les travaux de Sandrine Humbert ont permis de décrire le rôle de la huntingtine dans la division et la maturation des cellules progénitrices/souches pendant le développement du système nerveux central mais aussi de tissus périphériques. Récemment, la principale contribution de son équipe dans ce domaine a été de montrer que la huntingtine régule plusieurs étapes du développement du cortex cérébral. La huntingtine mutante interfère avec ces étapes du développement et le cerveau en développement est affecté dans les modèles murins de la maladie de Huntington et chez les porteurs de mutations à l'origine de cette pathologie chez l'Homme. Ainsi la maladie de Huntington a une composante neurodéveloppementale, un aspect à considérer pour comprendre et traiter cette pathologie.