Le bisphénol A est une molécule couramment utilisée pour la fabrication d'objets en plastiques tels que verres, assiettes, biberons et autres boites à usage alimentaire, mais aussi revêtement de surface des boites de conserve. Le problème vient du fait que cette molécule n'est pas dépourvue d'effets toxiques (pour plus de détails, voir l'article "Le bisphénol A (BPA) et les biberons").
Bien entendu, comme pour de nombreuses molécules, ces risques n'apparaissent qu'à partir d'un certain taux d'exposition fixé à présent à 50 µg/kg de poids corporel/jour par l'Efsa (European food safety authority ou autorité européenne de sécurité des aliments). Il est à noter que ce seuil avait été abaissé le 29 janvier 2007 a la suite de nombreuses études suggérant une neurotoxicité à des doses inférieures à celles précédemment retenue comme sans effet par l'Efsa (qui était de 5 mg/kg poids corporel/jour depuis 2002). La question était donc de savoir quelle était l'exposition réelle dans notre pays. Dans son avis du 29 janvier 2010, l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments, désormais Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait recommandé une étude à ce sujet.
Les résultats de cette étude ont été publiés le 27 avril 2010. Il en ressort que l'exposition moyenne des français est d'environ 1 µg/kg de poids corporel/jour, soit largement inférieur à la dose journalière acceptable actuellement conseillée par l'Efsa. Si ce résultat n'entraîne pas de remise en cause des habitudes alimentaires actuelles, l'Afssa souhaite une réflexion sur les moyens d'améliorer l'information des consommateurs sur les taux de BPA dans les aliments, ainsi que sur les moyens de diminuer l'exposition de la population (par exemple en recherchant des molécules de substitution présentant moins d'effets toxicologiques).