Les rythmes du vivant est un petit livre sympathique, drôle, bien illustré, avec des textes courts sur l’enregistrement du temps en biologie. Il évoque de nombreux aspects relatifs aux rythmes, aux cycles et à la durée, de la milliseconde (temps de fermeture du piège de l’utriculaire) au million d’années (évolution des espèces). Une multitude d’exemples, extrêmement divers, sont présentés et en rendent la lecture plaisante.
Helen Pilcher est une auteure scientifique anglaise spécialisée dans la vulgarisation scientifique. L’un de ses précédents livres, La vie change – Comment les humains modifient la vie sur Terre avait été désigné comme le livre scientifique de l’année 2020 par le Times. Les rythmes du Vivant, publié en 2024 par Delachaux et Niestlé, s’adresse lui aussi au grand public et permet de comprendre comment les cycles régissent la nature, en tout cas, c’est ce qu’affirme son sous-titre.
Le livre se décline en six chapitres qui entremêlent le thème du temps à ceux de l’évolution, de l’écologie, de la vie, de la croissance, des comportements et de la biologie. Puis, dans chacun de ces chapitres, se trouvent des informations présentées en double page et portant par exemple sur « les joies de la domestication », « les grenouilles en galère » ou encore la vitesse du son.
Les pages sont abondamment illustrées de schémas et de photos et l’iconographie et la mise en page sont vraiment très soignées. Les textes sont plutôt courts et informatifs et les titres sont souvent drôles. Les couleurs de fond changent à chaque double page et donnent une belle dynamique à l’ensemble.
L’ouvrage s’adresse de façon évidente au grand public. Au vu de l’iconographie et de la qualité des textes, le principal lectorat est probablement les jeunes adultes, avec une culture scientifique très généraliste.
Pour un public un peu plus averti, la confusion entre « temps » et « rythme » peut s'avérer gênante à la longue. Certes, il y a bien quelques variations cycliques de phénomènes, donc des « vrais » rythmes, comme le cycle œstral ou les rythmes de sommeil, mais il y a surtout une réflexion sur le temps et son enregistrement par le vivant, comme dans les passages consacrés à l’évolution du cheval ou à la décomposition d’une baleine. Certaines fiches, comme celle sur les castors, envisagés en tant qu’ingénieurs de l’écosystème ou celle sur le fonctionnement du vol, dont la connexion avec un éventuel rythme est vraiment ténue, laissent le lecteur quelque peu dubitatif. Enfin, certains titres, choisis probablement pour être particulièrement médiatiques, entretiennent des idées fausses, comme celui sur « les poumons de la Terre », faisant référence à la forêt amazonienne.
Quoi qu’il en soit, Les Rythmes du vivant est un beau livre, ludique et plaisant à lire. Même si, pour un public de biologistes, il ne faut pas s’attendre à une amélioration substantielle de ses connaissances sur les rythmes, il reste d’une lecture agréable et facile pendant les vacances !