Nous voici donc entraînés dans trois cents pages de dessins à travers différents domaines de la biologie. Une bonne moitié de l’ouvrage est consacrée aux versants moléculaires et cellulaires de la discipline. L’autre moitié traite de physiologie, d’évolution et d’écologie. Aborder autant de sujets en aussi peu de pages impose de faire des choix, pas toujours compréhensibles pour un ouvrage qui se veut grand public : était-il nécessaire de parler de la pompe Na+/K+ ? d’enthalpie libre ?

Par ailleurs de nombreuses idées sont survolées (l’équilibre de Hardy-Weinberg est traité en deux pages, la spéciation également, la coévolution en une page…) et les transitions entre les différentes idées sont le plus souvent absentes. On regrette donc l’absence d’un fil conducteur, ainsi que les erreurs, imprécisions ou formulations maladroites qui émaillent le texte. Nous donnerons ici deux exemples : « Dans les deux règnes [animal et végétal] se produit la même chose : une horde de petits spermatozoïdes voyageurs convergent vers un gros ovule sédentaire » (p. 196) et « La nature gaspille beaucoup : elle tue une grande part de ce qu’elle crée » (p. 232).

En fin de compte cette bande dessinée pourrait intéresser des lycéens curieux de biologie et leur offrir un premier aperçu des différents champs de cette discipline, d’une manière plus ludique (mais aussi moins rigoureuse) qu’un ouvrage de premier cycle universitaire.