Hubert Reeves est célèbre en particulier pour ses ouvrages de vulgarisation scientifique en astronomie, tels que Patience dans l’azur ou Poussières d’étoiles publiés dans les années 80. Plus récemment, il a été coauteur d’une série de bandes dessinées publiées chez Le Lombard portant sur les océans, la forêt et, pour celle qui nous intéresse ici, la biodiversité.

Disons-le d’emblée, cet album n’est pas une réussite. La biodiversité y est réduite à celle des espèces, excluant de fait les biodiversités écosystémique et génétique. Par ailleurs, loin de présenter un panorama des différentes formes du vivant, l’accent est mis sur un nombre restreint d’espèces : celles utiles aux sociétés humaines. Car c’est là le problème majeur de cette présentation du vivant, qui est réduite aux espèces exploitées par l’être humain. Selon les auteurs, la biodiversité c’est ce qui sert à faire faire du charbon, du pétrole, du vin, du fromage, des médicaments… Ce sont les plantes et les animaux qui nous nourrissent, les êtres vivants qui produisent le dioxygène que nous respirons. Si l’ouvrage s’intitulait Hubert Reeves présente une fraction de la biodiversité utile à l’humanité, il remplirait son office. Malheureusement, « expliquer la biodiversité », c’est en décrire les différentes formes et surtout en faire comprendre l’origine et l’évolution, autant d’axes absents de cet ouvrage.