Voilà un ouvrage pour le moins original. L’idée ? Condenser en 448 pages un certain nombre de connaissances sur les Métazoaires. L’ouvrage se découpe ainsi en quatre parties relativement indépendantes : évolution, histoire, physiologie et fiche taxons.

La première partie, la plus courte (environ 40 pages), s’attache à présenter les arguments montrant que les espèces évoluent, et décrit les mécanismes à l’origine de cette évolution.

La seconde présente plusieurs grandes étapes de l’évolution de la biodiversité animale en se focalisant sur trois grandes périodes : l’Édiacarien, le Cambrien et l’Ordovicien. Cette partie est particulièrement intéressante dans la mesure où ces informations sont rarement présentes dans d’autres ouvrages généralistes du supérieur. Il y est également question des méthodes employées en systématique.

La physiologie animale fait l’objet de la troisième partie. Gestion de la température interne, du contenu en eau, circulation, respiration… toutes les grandes fonctions physiologiques sont abordées succinctement, en présentant à chaque fois les contraintes et les solutions qui ont émergées dans différents taxons.

Enfin la dernière partie est constituée de 26 fiches présentant les caractéristiques de quelques taxons animaux (Cnidaires, Annélides, Insectes, Oiseaux…), ainsi que les arbres phylogénétiques associés. On trouve, pour chaque taxon, ses caractères dérivés, l’organisation générale des membres du taxon, un résumé de la physiologie et quelques éléments sur l’écologie du groupe. Le tout est accompagné d’un schéma présentant l’organisation générale d’un membre du groupe, de schémas complémentaires et de photographies de quelques espèces.

Faire tenir autant d’informations dans un livre de cette taille peut sembler une gageure. Cependant, le résultat est probant, et si cet ouvrage ne saurait bien sûr remplacer des ouvrages spécialisés dans chacun des domaines traités, il sera largement suffisant pour des étudiants de licence et constituera également un document synthétique utile pour les candidats aux concours de l’enseignement.

Une autre qualité de ce livre, et non des moindres, et de dépoussiérer le genre de la biologie animale. En effet, dans ce domaine, les ouvrages d’auteurs français sont vieillissants et ceux d’auteurs anglo-saxons rarement à jour concernant la phylogénie des Métazoaires ou même des concepts importants en évolution. C’est ainsi qu’on lira avec plaisir les pages 153 et 154 où les concepts de hiérarchie du vivant, de progrès, de complexification croissante, de plan d’organisation et de rangs taxonomiques (embranchements, classe, ordre, etc.) sont battus en brèche.