Dans ce Dictionnaire amoureux de la Vie, Nicole Le Douarin se focalise sur sa spécialité : l'embryologie. De nombreuses entrées sont également consacrées à la génétique, la biologie cellulaire et à des biographies de biologistes célèbres. Les autres domaines des sciences du vivant ne sont pas abordés.
Nicole Le Douarin est biologiste du développement et cela se ressent dans le choix des entrées de ce Dictionnaire amoureux de la Vie : une grande partie de la cinquantaine d’entrées est consacrée à cette discipline ainsi qu’à la génétique. Cellules souches, chimères, crêtes neurales (la spécialité de l’auteure) mais aussi génome, épigénétique et empreintes génétiques sont ainsi au programme. Le titre de l’ouvrage peut donc être trompeur car de nombreux autres domaines des sciences de la vie (évolution, physiologie, écologie…) ne sont pas évoqués.
Certaines notions clés de ces domaines ne semblent d’ailleurs pas connues par l’auteure. On peut par exemple lire : « Comment s’est faite la transition entre les bactéries « simples » et les cellules plus complexes des êtres plus évolués ? » (p. 19), « Le cytoplasme est entouré d’une double membrane faite de lipides. » (p. 190) ou « Quand on parle de génome, c’est à l’ADN nucléaire que l’on fait allusion » (p. 381).
Autre élément gênant : il est difficile de savoir à qui s’adresse ce livre. Les néophytes pourraient avoir du mal à comprendre les nombreux termes techniques non expliqués ou présentés dans une autre entrée (c’est une des limites de l’organisation en dictionnaire). Les lecteurs familiers de la biologie du développement pourront eux regretter que les idées présentées soient finalement assez communes et puissent se retrouver dans de nombreux autres ouvrages consacrés à la discipline. Le cœur de cible de ce dictionnaire pourrait donc être les « entre-deux » : étudiants en licence ou enseignants peu sensibilisés à l’embryologie au cours de leur cursus par exemple.
Parmi les types d’entrée particulièrement intéressant figurent les biographies. Nicole Le Douarin dresse en effet le portrait de quelques biologistes célèbres : Claude Bernard, Lynn Margulis, François Jacob, Barbara McClintock… L’occasion de découvrir ceux que l’académicienne a connu personnellement sous un jour nouveau. Les entrées présentant la progression historique des connaissances sur un domaine sont également très appréciables.