En 2001 sortait la première édition, en un seul volume, de la Classification phylogénétique du vivant de Lecointre et Le Guyader. En 2013 paraissait un deuxième volume de compléments traitant spécifiquement de certains taxons comme ceux des Angiospermes et des Insectes.

Cette quatrième édition de l’ouvrage est l’occasion de revoir l’organisation des deux volumes afin d’en proposer une plus pratique. C’est ainsi que le tome 1, paru en 2016, traite de l’ensemble du vivant, à l’exclusion des Métazoaires. Ceux-ci sont au programme du tome 2 qui fait l’objet de cet article.

L’ouvrage commence par rappeler l’évolution des idées sur la classification des animaux. S’ensuit la présentation des principaux taxons de Métazoaires. Après un descriptif général, les caractères dérivés propres à chaque groupe sont indiqués ainsi que le nombre d’espèces connues et l’âge du plus ancien fossile appartenant à ce taxon. La répartition des espèces ainsi que leur écologie générale sont également indiquées.

La compréhension de ces nombreuses données, et notamment celles qui concernent les caractères dérivés partagés, nécessite de connaître un certain nombre de termes d’anatomie, qui ne sont malheureusement pas toujours définis. Un glossaire en fin d’ouvrage pourrait donc être utile pour une prochaine édition.

La navigation au sein de l’ouvrage, et donc au sein de la classification phylogénétique des animaux, est facilitée grâce au livret présent à la fin du volume et qui compile tous les arbres présentés. Les annexes intitulées « Où sont-ils ? » permettent de retrouver rapidement certains groupes anciennement utilisés en classification : cœolomates, acœlomates, poissons, agnathes…

Les auteurs nous informent également d’évolutions plus récentes en taxonomie. C’est ainsi que l’arbre des Oiseaux et celui des Euarthropodes ont subi plusieurs modifications depuis la 3e édition. Autre exemple de changement notable : les éponges ne sont plus considérées comme paraphylétiques mais constitueraient bien un groupe monophylétique. Concernant les Protostomiens, le taxon des Lophotrochozoaires a été rebaptisé Spiraliens. Bien d’autres nouveautés, par rapport à la 3e édition, sont à découvrir. En plus de ces nombreuses modifications, Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader soulignent des questions qui restent en suspens. Par exemple, la métamérie est-elle apparue une seule ou plusieurs fois ? Cela reste débattu.

Par sa richesse et les nombreuses modifications qu’il apporte, ce tome 2 de la quatrième édition de la Classification phylogénétique du vivant constitue un livre incontournable pour les candidats préparant le Capes et l’agrégation. Il sera effectivement utile pour de nombreuses leçons afin de retrouver rapidement les principaux arbres ou les caractères dérivés de tel ou tel taxon. Pour les enseignants, il permettra de consulter les arbres utiles à la préparation des cours (pensons par exemple à celui des Vertébrés ou à celui des Primates). En plus de cet aspect « utilitaire », il ne faut pas oublier le plaisir que tout curieux de biologie peut avoir à parcourir l’ouvrage par simple curiosité, en profitant, il faut le souligner, du travail remarquable réalisé par les illustrateurs scientifiques.